LA VIE EN PROSE

“La fessée, la fessée !” La foule de spectateurs debout devant leur chaise hurle en cadence. Ce sont des spectateurs professionnels, des figurants payés pour aller taper des mains d’émissions en émissions, plutôt jeunes, agréables à regarder, riant quand il faut, d’un rire sonore mais bref. La candidate s’est trompée; à la question : “quelle est la note de musique qui se trouve entre le sol et le si dans la gamme de do ?” elle a répondu ré. Son mari doit lui donner une fessée. 

Lors d'une première pénalité, la fessée est administrée sur le pantalon, lors d'une deuxième, la fessée est administrée pantalon baissé, et lors d'une troisième, elle est donnée culotte baissée, cul nu. "La fessée" est un jeu familial, chaque tétéspectateur y loge ses fantasmes. Les enfants rient de voir des adultes fessés, les femmes rient de voir un brin de cellulite sur des femmes qui passent à la télévision, les hommes rient du bonheur simple et rougeaud de voir des fesses. 

Pour donner de la célébrité à leur derrière, certaines candidates font exprès de se tromper. Elles sont vite repérées par les médias qui en font des personnages remarquables, dignes des couvertures de magazines. Elles deviennent des invitées régulières des talk-shows où elles donnent leur avis sur l'art et la politique, puis elles deviennent des chanteuses à la mode qui vendent des millions de disques.

A quelle heure et sur quelle chaîne peut-on voir "La fessée" ?... Ah mais non ! C'est un jeu imaginaire, juste une prémonition, une prévision d'émission pour les années qui viennent, un rêve éveillé.

Photo de Philippe Fourel

La programmatrice d'une ville de province m'explique que lorsque son théâtre reçoit un comédien vu à la télé, le maire, l'adjoint à la culture et leur épouse réclament que soit organisé un repas en compagnie de la célébrité avant ou après la représentation. Elle me précise que le comédien vit généralement cette fête, avec des semi-mondains papillonnant de volupté en sa présence, comme un rituel épuisant, une corvée fastidieuse.

Cet acteur pourrait se refaire une santé en faisant un stage avec moi. Etre parfois obligé de rappeler que c'est une bonne idée d'offrir un verre d'eau à l'artiste invité, qu'il est préférable en hiver de mettre le chauffage en marche avant son arrivée dans la salle polyvalente, que l'artiste n'est pas censé disposer lui-même les 300 chaises des spectateurs, etc... voilà qui lui ferait du bien.

Non mais,  je compatis. Et même, lorsqu'un élu viendra après mon spectacle me dire: "Oh ben dîtes donc, c'est super ce que vous faîtes ! Comment ça se fait qu'on ne vous voit pas à la télé ?", je serai soulagé d'avoir ainsi échappé à une réception manquant de simplicité.

Pourquoi les salles d’attente des médecins ne contiennent-elles que des journaux débiles ? Pourquoi la table au milieu des cinq chaises, est-elle toujours recouverte d’une pile d’hebdomadaires dont je ne veux pas dire le nom mais vous voyez le genre, des publications où la pub pour les produits de beauté et les voitures rapides passent pour des articles de fond à côté des reportages sur les rois, les actrices et les soirées mondaines ?

Je ne vois que trois raisons possibles :
1) Les docteurs achètent ces journaux pour faire plaisir à leurs patients, comme on caresse la tête d’un chien en pensant que ça lui plaît sans connaître réellement son opinion sur la question. Les docteurs prennent leurs patients pour des mous du neurone.
2) Les docteurs achètent ces journaux pour eux et ils les lisent. Il ont fait de longues études, appris par coeur des livres en latin et des noms de molécules de trente lettres de long, mais ils ont gardé une âme simpliste et se distraient avec la littérature la plus basse possible.
3) Les docteurs lisent en cachette des magazines intelligents, mais ils ne veulent pas les prêter à leurs patients, de peur de devoir s’engager lors de la consultation dans une discussion sans fin du style : “Dîtes-moi docteur, vous ne trouvez pas que les Réacteurs à Influence de Synthèse sont contre-indiqués pour un gars comme moi qui sort d’une Dépression post-traumatique ? Ils achètent les journaux stupides pour maintenir leurs patients dans l’ignorance.

J’ai bien une quatrième raison mais elle est laide. J’ose à peine la dire. Ce seraient les femmes des docteurs qui achèteraient ces journaux honteux et les déposeraient ensuite dans la salle d’attente. Mais on déboucherait sur une nouvelle énigme : pourquoi les docteurs épouseraient-ils des bécasses ? Non, aucune de ces explications ne me satisfait vraiment, je reste à chaque visite chez un médecin devant le même mystère. Et pendant la consultation, je suis au moins aussi inquiet pour mon docteur que ce qu’il semble l’être pour moi. Peut-être plus, parfois.

Des neurothéologiens viennent de mettre en évidence le rôle de la sérotonine (un neurotransmetteur) dans notre propension à voir le monde habité par une présence supérieure. L'élévation du taux de cette molécule dans le cerveau nous inciterait à croire.

Tout comme l’abaissement de l’irrigation du cortex pariétal supérieur ou bien la simulation électromagnétique des lobes temporaux.


Des travaux de psychologie cognitive permettent également de supposer que l'hypothèse de l'existence d’une entité invisible, dotée de pouvoirs supranormaux et du don d’ubiquité, violerait notre conception intuitive du réel et provoquerait ainsi une réaction émotionnelle forte, nous disposant à avoir foi en cette entité.

Enfin, selon un constat statistique, cette foi agirait comme un anxiolytique et augmenterait notre espérance de vie.

Ces faits répertoriés par Science et Vie amènent la revue à conclure que notre cerveau nous préparant à adhérer à l'idée d'un personnage surnaturel, "Dieu n'est pas près de disparaître".

Alors le Père-Noël !...

Source : Science & Vie - Août 2005

En 2006, la côte de popularité de Mozart était au plus haut. La raison en était qu’il naquit en 1756, c’est à dire il y avait 250 ans, et qu’apparement les gens aiment bien les chiffres ronds, ceux avec des zéros à la fin.

2041, ce sera à nouveau l’année Mozart, parce qu’il est mort en 1791 et cela fera aussi 250 ans. On pourra, pour la même raison, célébrer entre temps son premier voyage à Paris en 1763 + 250 = 2013 (prévoir une fête monumentale à l’opéra Garnier) ou la création de Don Giovanni en 1787 + 250 = 2037 (prévoir une mise en scène monumentale au même endroit).

On pourra également fêter le 2700 ème mois (deux zéros !) d’existence de Cosi fan tutte au cours de l’année 2016. Ou bien le millionième jour de sa naissance (six zéros !) en 2029.

Si j’étais son attaché de presse, je ferais comme ça.

Il suffit de repérer les zéros : tous les dix ans pour les années, tous les cinq ans pour les mois (5 x 12 = 60). Et tous les deux ans et demi, on peut fêter un millième jour (365 x 3 = 1095).

Ces méthodes sont certainement déjà enseignées dans les écoles d’attachés de presse. “Il y a toujours un diviseur à trouver pour rattraper un événement un peu fade. Par exemple, vous sortez un sixième CD (aucun zéro) neuf ans après le premier (il aurait suffit d’attendre un an pour que ce soit un événement, mais tant pis, le producteur est maladroit), et bien annoncez ce CD 3000 jours après le premier ! Cela deviendra un événement.”

Même si ça n’en fait pas du Mozart.

Peut-être qu’une version “low cost” du TIROIR A TRESORS serait la bienvenue dans notre époque économiquement stressée...

Bien sûr, il s’agirait d’offrir à prix discount un spectacle de “qualité égale” ! Ainsi, les chansons originales seraient remplacées par des chansons du domaine public (Frère Jacques, J’ai du bon tabac) de durée strictement équivalente.

La guitare Taylor serait remplacée par une guitare Bontempi ayant tout pareillement six cordes. Le costume de scène serait remplacé par un costume de taille identique aux couleurs d'un sponsor.

La durée du spectacle serait exactement la même, mais elle inclurait le montage et démontage qui seraient effectués en présence du public. Ce simple détail, outre son intérêt pédagogique, permettrait d’assurer trois représentations dans le temps d’une seule auparavant !

Ne resterait qu'à trouver un nom à ce TIROIR A TRESORS. Pourquoi pas LA BOITE A BABIOLES ?
En passant de”Bambi” à “Cars”, les films d’animation grand public ont évolué bien au delà de leurs progrès techniques : un épais langage de références, private jokes, deuxième degré s’est développé, sans doute pour satisfaire les adultes accompagnant les enfants au cinéma. Devenant parfois si encombrant, qu’on peut se demander ce qui s'adresse aux enfants.

Dans Bambi, la disparition de la mère du faon, son apprentissage de la vie, collaient au plus près des préoccupation des bambins. Dans Cars, la mythique route américaine, les fameux modèles de chez Ford, les parodies de scène de drague façon Saturday Night Fever constituent finalement l’essentiel du propos : il ne reste pour les gosses qu’une course de voitures avec des méchants qui trichent...

Outre cet affaiblissement du propos pour les jeunes spectateurs, on peut dans le même temps déplorer l’infantilisation du public adulte qui, même s’il se régale de ces “dessins-animés-super-bien-faits”, passe dans le même temps à côté de films adultes, pour adultes, qui leur parleraient en adulte de leur monde d’adultes !

Ils démarrent au quart de phrase, sur un mot. Par exemple, vous dîtes : “Hier, je suis allé à St Tropez...” Immédiatement, ils enchaînent : “Oh ben moi, la dernière fois que j’y suis allé, j’ai rencontré Brigitte Bardot, tu peux pas t’imaginer comme elle a changé, on dirait une grand-mère”.

Ils ignorent l'ellipse : “Au départ je ne l’ai pas reconnu, c’est après l’avoir croisée, je me suis retourné et je me suis dit : oh, ben on dirait bien Brigitte Bardot ? Mais oui, ce doit être elle. Alors, j’ai demandé au pharmacien qui était devant sa boutique : ce ne serait pas Brigitte Bardoit par hasard, la dame qui vient de passer avec un chignon et des lunettes de soleil ? Mais si ! Qu’il m’a répondu, c’est bien Brigitte Bardot !”

Ils ne lésinent pas sur la digression : “Quand le pharmacien m’a dit ça, il avait un tel accent du midi que je l’ai tout de suite raconté à Paul en rentrant, Paul, tu sais, le fils de Suzette, il était chez nous parce qu’il devait m’aider pour étaler le gravier, oui le gravier rose qu’on a mis devant l’entrée, au départ c’est Olivier qui devait le faire, Olivier le fils de Gérard, mais il ne pouvait pas parce qu’il devait partir en Suède juste cette semaine là avec sa nouvelle copine, Géraldine, elle est très chouette, rien avoir avec Estelle que je n'aimais pas trop, alors j’ai demandé à Paul de m’aider, je voulais mettre du gravier devant l'entrée parce que l’herbe n'y pousse plus à cause des pins, c’est un collègue de Patrice qui m’a expliqué ça, les aiguilles du pin dégagent de l’acidité dans le sol, etc...”

Et ils se répètent volontiers : chaque fois que vous prononcerez "St Tropez" devant eux, ils démarreront la même histoire, avec les mêmes détails et les mêmes parenthèses !

Sacrés bavards... ils ne seront jamais ce que vous êtes allé faire hier à St Tropez... chez Brigitte Bardot , justement.


Comme dit ma mère : « Ah, ce mois-ci tu travailles ». Je vais donner une dizaine de représentations du « Tiroir à trésors ».

Ma mère établit une différence sensible entre les jours où je joue un spectacle, donc où « je travaille », ce qui la satisfait, et ceux où je reste chez moi, ce qui l’inquiète. Que je m’occupe de l’écriture du spectacle suivant, de la composition et l’enregistrement des chansons, des répétitions, de la rédaction des supports d’information, de la recherche des contrats, la facturation, la paye ou la comptabilité, ce n’est pas pour elle du « vrai  travail » qui la rassure.

Sa manie m’amuse beaucoup, sauf que cette vision est pareillement ancrée dans bien des esprits, et sans doute dans l’esprit de ceux qui remettent perpétuellement en question le statut des intermittents du spectacle. Embarrassés qu’ils sont par ces salariés bizarres, à qui ils ne parviennent pas à donner une franche légitimité.

De ce fait, les intermittents sont gérés par l’Assedic et l’ANPE, comme des chômeurs ordinaires, et reçoivent chaque mois une carte de pointage calquée sur celle des chômeurs ordinaires. Cependant, comme les intermittents dégottent au moins cinquante employeurs par an, la taille de la carte est souvent insuffisante. C‘est un détail… amusant, disons.

Je ne connais pas de question plus embarrassante : "Salut, quoi de neuf ?" Posée par un correspondant téléphonique qui vient de surgir du silence, ou par un camarade croisé dans un centre commercial. Que répondre, comme ça, à l'improviste, sans faire ni trop long ni trop vide ?
 
J'écarte les classiques "Pas grand chose" ou "Que du vieux", faciles mais démoralisants, et j'écarte aussi les prosaïques "Ah bien justement, je viens d'acheter des chaussures". Je sens bien que la réponse idéale serait plutôt une bonne nouvelle, simple et joyeuse, du genre : "Ma femme est enceinte". Mais ayant déjà eut trois fois l'occasion de l'utiliser, je ne veux pas en abuser.
 
Pourrais-je répondre sincèrement "Plein de choses neuves ! Des mots, des rimes, des vers, une histoire, des notes, des accords, des arpèges, une ligne de basse, un accompagnement au piano, une chanson, deux, trois, plein de chansons..." sans passer pour un bouffon ? Surtout au milieu d'un supermarché ou en communication avec quelqu'un qui m'appelle depuis son portable.
 
Alors j'élude, je biaise, pitoyable mais prudent : "Et toi ?..." 
Mettons nous à sa place :

"Ils viennent de m’avouer leur blague, en rigolant. Ils se moquent de moi, en plus. Moi qui essaye de comprendre laborieusement la logique du monde, qui prend mes apprentissages au sérieux, je me suis laissé berner comme un bébé, alors que j’ai déjà 6 ans. J’ai l’air de quoi ?.

Imaginez vous que mes propres parents, ont abusé de mon innocence, et que pour pouvoir me prendre en photo avec un air de ravi au pied d’un sapin qu’ils font sécher dans le salon, ils m’ont fait croire à un personnage complètement loufoque, qui vivait sur les nuages et descendait par les conduits de cheminée déposer des paquets (parfaitement propres malgré leur passage par le cheminée).

Et moi, brave couillon, j’ai tout gobé, les rennes volants, les lutins qui fabriquaient la même chose que ce qu’on trouve à Jouet-Land, la distribution instantanée par un seul bonhomme à des milliards de foyers sur terre. Hou que j’ai honte.

Et quelle déception ! Des gens qui “n’aiment pas les mensonges”, soit disant. Des gens que j’admirais tant ! Mais alors sur qui peut-on compter ? Jamais plus je ne leur ferai confiance. C’est la première grande trahison de ma vie. Ah, elle commence bien ma vie !"
Autant prévenir tout de suite les touristes qui se lanceront à la découverte de ma région, la Drôme s’enorgueillit d’une coutume aberrante, une coutume auprès de laquelle les danses folkloriques du Limousin et le chapeau Breton passeraient pour un alliage de bon goût et de bon sens. Une coutume qui me navre et s’impose pourtant à moi quotidiennement : “chez nous, c’est trois”. Traduisez : ici, les gens se font trois bises. Trois, j’ai bien dit trois !

Se faire deux bises, je ne connais pas l’origine de cette coutume : était-ce, au moyen âge, un acte destiné à se prouver que l’on n’avait pas de poison caché derrière les molaires ? Ou bien, que l’on acceptait fièrement l’idée de partager la lèpre ou un herpès ? Je l’ignore, mais au final, la coutume est mignonne, un frôlement de peau, un petit couinement, bon, pas plus grave que de serrer une main moite ou molle.

Mais alors trois ?... Pourquoi avoir brisé la symétrie nationale, pourquoi s’être créé ce particularisme consternant, quel est le sens de cette prétentieuse différenciation géographique ?

Je n’ose pas imaginer que dans certaines régions les gens aient poussé le curieux jusqu’à se faire... quatre bises ?... Comment ? Si ?... Où ça, dîtes-vous ?... Non !!! A Paris ???.... J’y crois pas !

Depuis que la carte à puce est devenue un moyen de paiement courant, les commercants de tous poils ont attrapé un tic de langage : "je vous laisse saisir votre code".

Ils pourraient dire "veuillez saisir votre code", "je vous prie de bien vouloir taper votre code", "voulez-vous avoir l'amabilité d'entrer votre code confidentiel", "allez-y cher monsieur, déclinez donc votre code". Mais ils disent tous : "je vous laisse saisir votre code".

Le choix de cette formule est peut-être dû au mouvement de recul que serveurs, vendeurs et caissières effectuent pendant que nous pianotons, semblant soudain s'intéresser au temps qu'il fait pour nous rassurer sur leur honnêteté : ils nous "laissent" tout seul pour saisir notre code secret.

En entendant cette phrase toute faite, qui me semble participer à un appauvrissement des rapports humains, j'ai envie de répondre par quelque autre tic à la mode : "ça va pas être possible", "y'a un souci, j'ai pas l'goût" ou "c'est ballot, je l'ai zappé !"

Mais je me ravise, ne voulant pas me retrouver face à un individu perdu qui n'aurait plus de répartie congelée à me passer au micro-onde, je saisis mon code. Il est d'ailleurs facile à retenir : ****.

Une brume automnale enveloppait la ville dans un sauna glacé. Je quittais l’hôtel, quand un bruit de machine déchira l’air humide et mes tympans. Je crus qu’un chantier s’était ouvert pendant la nuit. Que des marteaux piqueurs et des pelleteuses avaient entamé des fouilles dans la rue. Que des bûcherons abattaient un arbre. Que des hélicoptères poursuivaient un serial killer. Qu’un rassemblement de Harley-Davidson avait envahi la place… 

Rien de tout cela. Deux employés communaux chassaient les feuilles mortes à l’aide de soufflettes à moteur thermique. Le tas de déchets valsait devant eux sous l’influence des vents mécaniques.
Ah ! Le triomphe de l’homme, du progrès et du commerce sur la nature sale et désordonnée. Qu’il est doux, me dis-je, de vivre en pays avancé, loin du silence affolant des balais !

Il fallait une bonne dose d'optimisme pour imaginer une radio comme ça.

Une radio qui ne diffuserait que des vieilles rengaines, que des refrains usés. Une radio dont le seul critère de sélection d'une chanson serait qu'elle soit vieille et célèbre. Une radio où donc, comble du saugrenu, pourrait s'enchaîner sans problème Brassens et Halliday !

Comment pouvait-on imaginer qu'il existerait un auditoire pour un tel programme ? Que des cerveaux humains seraient disposés à recevoir chaque jour encore et toujours la même bouillie, juste relevée par quelques intermèdes publicitaires ?

Que l'on puisse miser sur la réussite d'un tel projet et le mener à bien, moi ça m'épate. Même si je suis, par ailleurs, parfois sujet à un peu de "Nostalgie", ça m'épate... et ça m'effraie.

Pour piloter vers le bonheur le peuple incompétent, nos politiciens ne sont-ils pas obligés d'user, contre leur gré, de slogans simplificateurs, de promesses intenables, voire de programmes factices ? S’adressant à des néophytes, nos politiciens professionnels ne sont-ils pas conduits, contre leur volonté, à utiliser des arguments superficiels, flatteurs ou menteurs ? Bref, la démagogie n'est-elle pas l’avenir de toute démocratie ?

Ah ! quelle douleur ce doit être pour eux de ne pas pouvoir parler honnêtement à ce ramassis d’électeurs incultes, comme la vérité doit les démanger, comme leur rôle est ingrat et difficile. Et quand j’apprends par un sondage, qu’ajouté à cela, 75% des français se méfient d’eux... alors là, je compatis à 100%.

En vous souhaitant de débuter l’année 2007 par un bon débat dém(ag)ocratique !

Je ne connais rien de plus navrant que de rater son suicide. Généralement, celui qui tente un suicide agit en “désespoir de cause”, en ayant déjà une longue liste de ratages derrière lui. Et pof, la honte, encore un raté.

J’imagine que le type s’applique, qu’en s’y prenant à l’avance il réunit avec discrétion quelques boites de médicaments à ne pas mélanger, qu’il sort en cachette les cachets de leur boite, les broit consciencieusement, les noie dans un verre de whisky; il avale l’horrible sauce, perd enfin connaissance et hop... se réveille deux heures plus tard avec un tuyaux coincé dans l’oesophage et un infirmier jovial penché sur lui qui déclare “et bien, il revient de loin le monsieur !”

Là, le monsieur pense à la lettre qu’il a laissé sur la table de la cuisine, que tout le monde a dû lire, un tas d’âneries qu’on ne peut dire qu’avant de disparaître et oups, il est toujours là... L’horreur !

Aussi, j’ai réfléchi à une méthode pour ne pas rater mon coup, si un jour je suis amené à le tenter : je me laisserai enfermer dans un musée possédant une guillotine (après avoir tapé “musée guillotine” dans Google pour avoir les adresses). A l’aide d’une clef anglaise, que j’aurai pris soin d’apporter, je dévisserai la sécurité qui doit bloquer la lame, je prendrai place, je tirerai sur la ficelle et couic ! Pas de ratage, succès garanti.
Ah que j'aime donner des spectacles en plein air !
Installé sur le bord d'une route passante,
Par l'organisateur soucieux de complaire
Aux touristes rentrant de leurs jeux sur les pentes (le 25 décembre 2003).

Perché sur un sommet en pleine canicule
Pour une ville de montagne qui pense à innover (le 17 juin 2005),
J'aime frôler la mort, friser le ridicule,
Quand un décor s'envole au milieu d'un couplet (le 27 juillet 2005),

Quand mes doigts se raidissent engourdis par la neige
Sur la guitare couinant d'improbables arpèges (le 17 décembre 2003),
Quand derrière l'estrade qui me tient lieu de scène
La fanfare défile recouvrant mes rengaines (le 31 juillet 2003).

Dans la chasse au public tous les coups sont permis,
Lui faire lacher zapette, l'attraper est un sport,
Chacun a des devoirs et je l'ai bien compris
Chantant pour les voitures du parking d'un sponsor (le 17 septembre 2005).

Mais si certains se plaisent à déjeuner sur l'herbe
Mal assis, grignotant des salades aux oeufs durs,
Je préfère le confort d'un restaurant superbe,
Comme je préfère chanter dans les salles obscures.

Oui j'apprécie le charme, la poésie de juin,
Le plaisir de jouer au milieu des cigales,
Au milieu des éclairs et d'un orage soudain (le 25 juin 2005)...
Mais youpi cet hiver, je suis toujours en salle !

Laissons un peu la parole aux enfants (les miens, à cause des droits d‘auteur):

Martin (5ans) : Papa, ça veut dire quoi minable ?
Moi : Pas beau.
Martin : Ah. Ton tee-shirt il est minable.

Louis (au même âge) : Maman ! J’ai coincé la braguette de mon sac de couchage !

Martin (à 2ans, jouant près du téléphone depuis un moment) : Papa ! Quand on appuie sur les « comptes » y a quelqu’un qui parle.

Louis (à 8 ans) : Maman, vite !
Sa mère : Je suis en train…
Louis : En train à vapeur !

Martin : Il faut laisser de la nourriture pour les pauvres.
Moi : Ah, oui, où est-ce qu’on leur laisse ?
Martin : Dans la poubelle, ils vont la chercher.

Anaïs, de 3 à 7 ans, a rencontré un chat caresseux, des « roues en prison » (chainées sur la neige), elle a « claqué des lèvres », elle a regardé « tout un album d’images carrées » (BD) , elle s’est levé avec les « yeux mélangés », elle a eu «un point de côté à la tête », les pieds tout« frissonnés » en sortant du bain, les « mains poireuses » après avoir épluché son fruit, ce qui n’avait rien à voir avec la « bave des mains » de quand elle transpirait, elle s’est plaint de recevoir toujours la part de gâteau « la plus massacrée » ou des madeleines « cabossées », et à « bon appétit » a répondu : « bon appétit toi-même».

Moi : Ne sois pas grossier, le père-Noël t’entend…
Martin : N’importe quoi, la fenêtre est fermée.

L’univers est un vaste laboratoire de chimie. Partout ça brûle, d’étoile en étoile, combustion d’hydrogène, réactions nucléaires, champs électriques et magnétiques.

Dans certaines régions de l’univers, là où les conditions de températures le permettent, d’autres réactions chimiques s’établissent : présence d’eau, glaciation, évaporation, précipitations, rouille, division cellulaire, photosynthèse, mousses, champignons, herbes, arbres, poissons, oiseaux, chimpanzés, hommes.

L’homme est une réaction chimique parmi d’autres, une réaction chimique complexe parce que fruit de millions d’années de perfectionnement, mais il n’est que cela. Une réaction chimique mobile et décomposable en sous-réactions : respiration, digestion, trajet dans le cerveau des neuro-tranmetteurs, etc...

Ah ! Que les choses sont simples, en vérité. Je suis, tu es, nous sommes des réactions chimiques. Tout le reste est une interprétation, un habillage de mots de la réalité. Tout le reste est virtuel, les noms, les chiffres, les sentiments, les mots doux comme “bonne année, bonne santé en 2008 !”...

Bonnes réactions chimiques !


La première fois que je me suis rendu au festival d'Avignon, en tant que spectateur, j'en suis reparti sans avoir vu un seul spectacle... Il faisait beau, j'avais le programme ouvert devant moi et 600 spectacles me faisaient de l'oeil. Il était trop tard pour espérer voir une création du "in", toutes les scéances étaient complètes. Et puis, avec ma manie d'hésiter longtemps, de peser le pour et le contre, trop tard aussi pour ce spectacle du "off" situé à l'autre bout de la ville. Tant de spectacles avaient l'air bien, très bien, trop bien !

Le spectacle de la rue me captivait également, les terrasses bondées, les touristes colorés, les affiches soulevées par le doux mistral. Je cherchais un resto sympathique, une place libre pour éplucher tranquille l'énorme programme. Est-il possible d'être aussi peu déterminé, me disais-je, si au moins quelqu'un m'avait conseillé un de ces spectacles avant ma venue !...

C'est pour éviter à vos amis ce genre de déconvenue, que je vous suggère de leur parler tout de suite du TIROIR A TRESORS qui se jouera à 10H à l'ESPACE ALYA ! Ne les laissez pas dans l'embarras, avec leurs enfants désemparés sur les trottoirs d'Avignon. Vous leur rendrez un sacré service !

Si j'ai terminé bredouille ma première journée en Avignon, j'y suis retourné la semaine suivante, et les années suivantes, pour y déguster... 4 ou 5 spectacles par jour.
Je n'avais jamais vu un aussi beau pull. La forme, les couleurs, la maille... c'était LE pull qui allait booster mon look d'adolescent coquet. Hélas, ma bourse d'étudiant modeste devrait en souffrir : nous étions au temps des francs, deux décennies avant  leur disparition, ce pull en valait 150 ! Une folie, impossible de l'oublier. Aussi, lorsqu'il y a quelques jours, mon regard est tombé à nouveau sur un joli pull à 150 €, j'ai tout de suite pensé : ça y est, les euros ont complètement remplacé les francs : un joli pull coûtait 150 F, il coûte aujourd'hui 150 €.

Sauf qu'un rapide calcul ma révélé que le  Smic était passé dans le même temps de 20 pulls (3 000 francs) à 9 pulls (1 340 euros)... Certes, on peut attendre les soldes, et payer le pull 75 € (si on s’habille en XS ou XXL, les autres tailles ayant disparu). On peut aussi acheter un pull à 15 € dans un supermarché (si on accepte l’idée qu’il ait été tricoté par des enfants de six ans dans une cave, et si l’on peut se résoudre à le jeter après le premier lavage). Mais une question se pose : est-ce que le pull est devenu un objet de luxe (en valeur relative), ou bien est-ce que le Smic est-il devenu un objet de pauvreté (en valeur absolue) ?

Réjouissons-nous néanmoins, parce que dans le même temps, le prix des micro-ordinateurs a considérablement baissé. Ils ne tiennent pas encore chaud l’hiver, mais ils sont de plus en plus élégants.


Le pot de fromage blanc, poubelle jaune ou poubelle verte ?...

En gros nous avons compris, nous stockons soigneusement nos résidus dans douze poubelles différentes : recyclable, non recyclable, compostable, verre, papier, cartons, tissus, piles, cartouches d’imprimantes, ampoules électriques, gravats, encombrants. C'est la routine, mais un doute peut surgir, face à un élément nouveau ou composite...

Alors, pourquoi chaque objet ne possède-t-il pas un logo indiquant sa destination finale ??? Le seul logo visible sur les emballages à ce jour, c'est un cercle où trois flèches vertes se courent après  : il signifie juste que le fabricant paye sa taxe sur le recyclage, mais n'apporte aucune indication au consomma-trieur zélé !

Ces logos permettraient d’éviter des erreurs, d’initier de nouveaux trieurs, en France ou dans les pays qui importent ses produits...


Si j’étais roi des français, j'organiserais un Grenelle des Poubelles, et j’ordonnerais aux entreprises de s’y mettre tout de suite. Mais, à en croire l'actualité, il est plus urgent de rebaptiser la "vidéo-surveillance"  "vidéo-protection"... peut-être aura-t-elle même droit à un logo : un ange qui porte une caméra ?



Une allégorie a récemment circulé sur le net, propagée par email de listes de contact en listes de contact : celle du seau rempli de cailloux. On croit qu’il est plein ? On peut encore y ajouter du gravier. On croit qu’il est plein ? On peut encore y ajouter du sable fin. On croit qu’il est plein ? On peut encore y ajouter de l’eau.

L’auteur de ces lignes voulait démontrer qu’un emploi du temps bien organisé permettait de faire de multiples choses, des grosses, des moyennes, des petites et des minuscules, comme “boire un café avec un ami”, je cite.

Il est évident que cet homme doit vendre, à bon prix, sa démonstration à des séminaires de cadres, pour leur prouver qu’ils fonctionnent encore au quart de leur capacité, et qu’avec un peu de bonne volonté ils pourraient facilement faire grimper les dividendes des actionnaires qui les emploient.

J’espère que cet homme survivra à son premier infarctus et prendra ensuite le temps de respirer, voire d’écrire un joli texte pour parler du seau dont la poignée a lâché parce qu’elle n’était pas fabriquée pour supporter une telle charge. Il pourra éventuellement le nommer “l'allégorie du sot”.

Naguère, on brûlait les sorcières qui fabriquaient des philtres à base de plantes pour soulager les boiteux. Les pauvrettes ne faisaient pourtant rien d’autre que pratiquer une médecine d’expérimentation : aujourd’hui, la pointe de la recherche consiste à plonger de plus en plus profond dans les océans, à en remonter de nouvelles plantes ou bestioles, et à tester leurs molécules sur des microbes, pour voir si par hasard, l’une d’entre elle est efficace...

Naguère,  les médecins, les vrais, les officiels, pratiquaient sur leurs patients la saignée pour “faire sortir le vilain”. Aujourd’hui, pour un mal au dos, après les radios et scéances de kiné d’usage, le médecin perplexe nous envoie chez un ostéo (mais attention, il faut allez en voir “un bon !”) qui nous fait craquer les articulation et préfère être payé en liquide...

A qui se fier, à qui confier ses troubles ? Certains ont recours à la médecine chinoise, ce qui leur permet d’avaler des mixtures inconnues et envoutantes dont ils refuseraient l’usage s’ils pouvaient lire la notice en français. D’autres se tournent vers les herbes et assurent : “ça ne peut pas faire de mal, c’est juste des plantes”. Mais il ne faut pas oublier que l’amanite phalloïde, la belladonne et la cigüe sont aussi des plantes. Et puis, de nombreuses molécules de l’industrie pharmaceutique sont extraites de plantes...

En fait, avons-nous réélement quitté le temps des sorcières ?


Quand j’avais 10 ans, je rêvais d’un service téléphonique qui aurait apporté toutes les réponses à mes questions : de la plus élémentaire (combien faut-il d’oeufs pour faire des crêpes ?) à la plus élevée (pourquoi suis-je sur terre ?). Nous avions le service des “renseignements”, le 12, qui m’impressionnait pas sa connaissance de tous les numéros de téléphone de France, alors pourquoi pas des “Super renseignements”, au savoir multidisciplinaire ?

Les adultes à qui j’exposais mes attentes ne voyaient ni l’intérêt ni la possibilité d’un tel service. Puis l’internet est arrivé, chacun y a exposé sa spécialité, Google et ses collègues ont fait le tri : mon rêve s’est réalisé. A tout moment de la journée, je peux accéder à une recette de cuisine comme à une réflexion philosophique. Absolument épatant.

Aujourd’hui mes enfants rêvent de l’immortalité. Je prends les paris : c’est pour bientôt !

Pourquoi ne suis-je pas assailli par les demandes de stage ? Il me semble pourtant que beaucoup d’ados rêvent de devenir chanteur ? Alors ?... Comme pour le pilote d’avion ou le vétérinaire, pourquoi n’y-a-t’il pas des petits jeunes aux yeux brillants qui viennent frapper à ma porte ?

Parce que je ne les fait pas rêver avec mes chansons pour enfants ? Bof, un candidat à l’armée de l’air serait tout heureux de faire un premier vol dans un coucou à hélice. Et avant d’aller soigner des lions au Kenya, le docteur Daktari a bien dû s’entrainer sur des chats  à méméres.

J’utilise un micro, une guitare, des projecteurs, toute la panoplie qui fait rêver les djeunes !... Alors ? Oui, il me manque les fans et les journalistes autour de la voiture quand je me déplace. Certes. Mais le métier n’est pas là : il est dans l’écriture, l’interprétation, et la diffusion ! La diffusion, là où les rêves rencontrent la réalité : j’en aurais des choses à dire à un stagiaire...

Alors, toujours pas de candidat ?...

Bon, tant pis.

A force d’entendre des gens se demander s’ils doivent ou non se faire vacciner contre la grippe H1N1, on en vient à se demander : “pourquoi ces gens se demandent-ils s’ils doivent le faire ?” A priori, pour un martien fraîchement tombé du ciel, se faire vacciner irait de soi, éviter une maladie lui paraîtrait normal. Alors pourquoi les terriens hésitent-ils à le faire ?

Serait-ce qu’à force de voir les nuages radioactifs et les vaches folles éviter la France, il ne craignent plus l’invasion d’un virus ? Serait-ce qu’à force d’entendre parler du trou d’ozone, de la fonte des glaces et de la montée des eaux, ils trouvent le danger d’une grippe relativement insignifiant ?

Serait-ce qu’à force de voir grandir le trou de la sécu et fondre les moyens accordés à l’éducation, la culture, la recherche, ils craignent le gaspillage d’une seringue ? Serait-ce qu’à force d’entendre le matraquage publicitaire des messages de prévention, digne de la sortie d’un film-catastrophe d’Hollewood, ils déclenchent un réflexe de consommateur méfiant ?

Serait-ce qu’à force d’assister à la course au profit, ils trouvent suspect que l’on s’intéresse, en pleine guerre économique, à leur misérable santé  ? Serait-ce qu’à force de voir triompher les méthodes modernes de production, le boeuf Carrefour et la cuisine Mac Donald, ils imaginent que le vaccin n’est pas sans danger ?

Serait-ce qu’à force ce tout cela, ils doutent de la probité et de la fiabilité du monde qui veille sur eux ? Ho ! Ce serait bien ingrat, ça.
Si l’on rencontre volontiers des enfants pressés de grandir, on croise plus rarement des adultes pressés d’être vieux. Vieux n’est pas connoté positivement.

Pourtant, c’est une preuve de réussite et l’assurance d’un important bagage. Preuve de réussite à l’épreuve de survie quotidienne, à tous les dangers de la route, les virus, la dépression... et assurance d’un bagage d’expériences professionnelles, amicales ou amoureuses.

Mais personne n’annonce fièrement “moi, je suis vieux”. Aucun CV, ne s’honore en caractères gras de la mention “Vieux”, personne ne soupire “il me tarde d’être vieux”.

Sans doute parce que devenir vieux rapproche de la mort. Tout comme l’avion, les voitures de sport ou le saut à l’élastique, mais il s’agit là d’activités élégantes où l’on garde une chance de survie. Alors que la vieillesse est incurable.

Si vieillir est désolant, quelle gougeaterie d’aller souhaiter un joyeux anniversaire à celui qui, ce jour là, perd un an de son capital vie. En allumant, perfide, des sortes de cierges funébres sur son gâteau...

Malgré mes protestations, on me fait le coup tous les ans. En octobre, précisément...

J’ai pesé deux cartouches d’encre pour imprimante d’ordinateur. Une vide, une pleine. La différence est de 10 gr. Au prix de la cartouche, j'en déduis que mon PC consomme de l’encre à 2 500 Euros le litre.

Je reviens d’un voyage en l’an 2100, c’est épatant :

Quelques cellules souches de jambon ou de gigot, le bon programme génétique et hop, la viande se développe toute seule dans une bac en inox. Pas d’os, pas de couenne, que du rose.

Quelques cellules de jarret de cheval et hop, un véhicule génétique à 100 jambes se développe, prêt à courir sur les anciennes “autoroutes”, transportant sans bruit et sans fumée les passagers.

Quelques cellules de sang, et hop, une maison génétique en tissus cellulaire grandit et enveloppe ses habitants dans son ventre, à température constante tout l’hiver.

Pour les natifs de l’an 2100, notre époque est classée dans la période “barbare”, celle où les humains tuaient des animaux pour manger, brûlaient des saletés pour se déplacer et se chauffer.

Gardons l’espoir !


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(C) Philippe Fourel