"Enfant,
je n'aimais pas les chansons pour enfants, surtout
celles dont la musique pleine de clochettes me rendaient bizarrement
triste. A leurs paroles gentillettes, je préfèrerais les histoires pour
grandes personnes, par exemple celles de Jacques Brel qui m'ouvraient
la porte vers des émotions inconnues, autrement attirantes.
Ce
que j'admirais dans les chansons, c'était la petite pièce de théâtre
qui en trois minutes raconte un décors, une vie. Mais par dessus tout,
je brûlais de comprendre le mystère de leur création, les règles
invisibles qui régissent l'écriture et la composition d'une bonne
chanson.
Hélas, j'étais fort en maths… Cela m'entraina dans des
études nettement moins passionnantes et un début de vie professionnelle
tout à fait déprimant. Ecrire des chansons occupait toute ma tête.
Devenu
parent, j'ai découvert l'incroyable précocité de l'intelligence des
enfants. Leur comportement encore pataud, exclusivement ludique, qui
dissimule une capacité de compréhension, une sensibilité déjà très
avancées.
C'est quelques mois après la naissance de mon premier
enfant que j'ai enregistré un premier CD jeune public, "Le Tiroir à
trésors", un conte musical qui abordait des sujets comme la différence,
la pauvreté, la séparation des parents… J'ai aujourd'hui trois enfants
et je viens d'enregistrer mon 5 ème CD, Supernous, avec la même volonté
de distraire et d'émouvoir… sans clochettes, ou presque."
Auteur
de paroles
de chansons, notamment pour Marienko :
Compositeur
de musiques de scène, notamment pour les créations d'Alain
Illel : L'étranger, Les bonnes...
Interprète de CD
pour le jeune public : La
fée des pigeons (Coup de coeur de l'Académie Charles Cros),
Le tiroir à trésors, Chez les Zinzimpairs, Expériences.
Après
une formation d'ingénieur en informatique (diplômé de
l'ENSIIE à Evry) et dix ans d'expériences professionnelles variées
(ingénieur, gestionnaire, prof de math), Philippe s'oriente vers la
création :
Ateliers
Chansons de Paris (Christian Dente, Chantal Grimm), Jazz Action Valence
(Gilles Trial), Rencontres Voix du Sud à Astaffort (Brice
Homs,
Francis Cabrel, Richard Seff).
Primé par
A Choeur Voix Nouvelle Chanson Française (Nice), Rencontres de
la Chanson Française (Clermont-Ferrand), Festival Chanson de
ma
ville (Gien), Music on line (France Télécom), il obtient un succès d'estime
avec "T'as
tout".
En 1998, premier spectacle
jeune public, tournée dans les Alliances Françaises
(Roumanie, Egypte, Australie). En 2008, première
participation au Festival d'Avignon. En 2009, élu
administrateur au
conseil d'administration du Off d'Avignon, membre de la
commission jeune public.
"Quel curieux métier que celui d'artiste.
Dans quel
autre métier ressent-on le besoin de réunir des foules pour montrer ce
que l’on sait faire ? Dans quel autre métier ne recherche-t-on pas la
satisfaction de la clientèle mais un “véritable triomphe” ? Dans quel
autre métier revient-on se faire applaudir après de fausses sorties et
attend-on un “bis” pour terminer son travail ? Aucun plombier, épicier
ou docteur n'a un tel culot.
Le plus étonnant c’est que ça
marche, les clients paient avant d'entrer, et certains vont même faire
dédicacer leur ticket de caisse à la fin de la représentation !"
"Placez 100 spectateurs dans une petite salle. Chacun se dit
: “on a bien fait de venir, ça a l’air d’avoir du succès, c'est plein,
on a de la chance d’avoir eu une place, ah ça commence, bravo !!!”
Placez
les mêmes 100 spectateurs dans une grande salle. Chacun se dit : “hou
la la, ça ne doit pas être formidable, c’est à moitié vide, si ça me
barbe je pars discrètement, tiens, je vais me mettre au fond sur le
côté, en plus il se fait attendre, ah quand même...”
Dans la
première salle, l’ambiance sera chaleureuse, on rira, on applaudira
fort et longtemps. Dans la deuxième salle, on sera gêné, on sourira
discrètement, on n'accordera que de brefs clap-claps à cette
performance modeste bien que sympathique.
J'ai testé cette loi
des dizaines de fois : le plus fort indice de corrélation dans la
mesure du succès d'une représentation semble être le quotient du nombre
de chaises occupées sur le nombre de chaises disponibles, et son
explication: l'effet rassurant qu'il induit sur le public..."
"Le
Festival d’Avignon a été initié par Jean Vilar en 1947 dans le but de
faciliter l’accès du théâtre au public populaire : pendant ses congés,
pour un prix accessible, hors des murs intimidant des lieux consacrés,
à travers de grands classiques.
Il serait gonflé
d’affirmer qu’en 2010 le Festival “In” d’Avignon poursuit le même
objectif. Avec ses places à 38 € dans la Cour d’Honneur du Palais des
Papes, ses créations provocatrices et élitistes, sa communication
non-initiatique, tout l’effort d’intégration du bon peuple s’est
évanoui.
Comme nouvelle mission, le In aime à répéter qu’il
“cultive l’excellence”. Ce slogan sous-entendrait-il que le Off cultive
la médiocrité ?...
Le Festival Off , initié par André Benedetto
en 1966, recherche aussi la qualité mais cultive la diversité, pratique
des prix abordables (sans les énormes subventions dont bénéficie le
In), et finalement partage sa passion avec 100 fois plus de
spectateurs... Force est de constater que le Off est aujourd’hui 100
fois plus fidèle à l’esprit de Jean Vilar que le In!
Le In
s’adresse à un public riche, cultivé et avide d’innovations
conceptuelles : ne faudrait-il pas qu’il l’admette et change de slogan.
Par exemple, se vanter de “cultiver les privilèges” serait...
excellent."